Fleurs séchées, stabilisées/préservées, quelles différences ?
Depuis quelques années, les fleurs séchées ont le vent en poupe et sont devenues les égéries écolo de la fleur. Mais le sont-elles vraiment toutes ?
Moi la première, j’apprécie les fleurs séchées pour leur poésie et leur manière de traverser le temps qui passe. Mais, il faut pas se précipiter. Il y a quelques détails dont nous devons être conscient et auxquels prêter attention.
Les fleurs séchées, au sens littérale, sont des fleurs qui ont ou ont été séchées. Basique. La méthode traditionnelle et la plus ancienne, de technique de conservation des fleurs est de les mettre tête en bas, à l’abri et à l’air libre avec peu d’humidité pour qu’elles sèchent. Au cours du processus, leur aspect, leur forme, et leurs couleurs vont plus ou moins changer selon le type de fleurs : elle rétrécissent, se recroquevillent, leurs couleurs peuvent perdre en intensité ou brunir. Elles deviennent cassantes et se rapprochent du papier au touché (en même temps, le papier c’est de la fibre végétale me direz-vous !). Toutes les fleurs n’ont pas les même prédispositions pour être séchées et utilisées en compositions florales.



M-a-r-i-n-e-t-t-e
EGERIES ECOLO DE LA FLEUR, LE SONT-ELLES VRAIMENT ?

Les fleurs stabilisées et préservées subissent quant à elles un processus industriel visant à stopper leur vieillissement et à les figer dans l’instant. Il existe deux procédés majeurs : par absorption et par immersion.
Le premier consiste à remplacer la sève des fleurs en les faisant absorber par leur tige de la glycérine et des minéraux. Des colorants peuvent êtres associés à la solution afin d’obtenir une nouvelle couleur, une couleur plus vive ou plus homogène au végétal pour la vente des bottes. Avec ce procédé, les fleurs conservent leur aspect, texture et souplesse. Elles sont moins fragiles que des fleurs séchées traditionnelles et résistent mieux dans le temps. Comme les fleurs séchées traditionnelles, elles doivent être conservées à l’abri de la lumière directe et de l’humidité pour une meilleure tenue.
Le second processus, par immersion, consiste à plonger les fleurs uniquement dans des bacs remplis d’une solution de glycérine et de stabilisants à base d’alcool. Bien souvent ce procédé décolore les fleurs. Il faut donc ajouter une étape de coloration chimique.
Les fleurs conservent aspect, texture, souplesse et résistent mieux dans le temps, à l’image du processus par absorption. Et, comme les fleurs séchées traditionnelles et la technique précédente, elles doivent êtres conservées à l’abri de la lumière directe et de l’humidité pour leur bonne tenue dans le temps.
Il faut aussi retenir que les fleurs d’un blanc immaculé passent par un blanchissement au chlore et/ou une coloration chimique.
Enfin, en amont, il ne faut pas oublier qu’avant d’être une fleur séchée, stabilisée ou préservée, c’était avant tout une fleur fraîche et garder à l’esprit que la fleur, par rapport à sa taille et son poids, est le végétal qui consomme le plus d’eau et de produits chimiques par rapport à sa taille et à son poids (cf l’article de Justine Knapp pour Reporterre, en 2017, qui reste aujourd’hui encore très actuel). Il nous faut donc considérer la provenance et la « qualité » des fleurs et se poser ces questions : où sont-elles cultivées ? Dans quelles conditions environnementales ont-elles été cultivées (traitements biologiques ou phytosanitaires) ? Avec quelle éthique ? Où sont-elles transformées (par le producteur ? par un grossiste du pays producteur ? dans un pays importateur ?) ?
Nous devons alors prêter attention aux raccourcis que l’on pourrait faire et toujours faire la balance entre ce qu’il y a de bon et de ce qu’il y a de mauvais. Nous sommes pas sur un « produit parfait », mais il y des actions à mener. Comme acheter français, auprès de fermes florales qui sèchent leurs propres fleurs cultivées, auprès de producteurs bio ou en permaculture, prêter attention à la part de fleurs séchées traditionnellement et stabilisées/préservées que nous consommons… Avoir conscience des enjeux et avancer pas à pas.
Le mouvement « Slow Flower »
Depuis quelques petites années, un mouvement venu d’Outre-Atlantique, émerge sur le territoire français : le « slow flower ». C’est un concept aux multiples possibilités et qui ouvre à la discussion. Dans son essence, il y a une prise de conscience environnementale et une volonté de consommer autrement la fleur.
Pour Marinette, il y trois clés pour entrer dans la danse et commencer à apprécier la fleur autrement : le respect des saisons, se tourner vers du local et le respect du végétal.
Respecter les saisons c’est respecter le temps de développement des fleurs et des végétaux. La belle saison s’étend de mars à novembre, c’est là où les fleurs se développent le plus en France. Pour l’hiver, bien sûr, il est possible de se fleurir grâce aux producteurs du Sud. Renoncules, anémones et mimosas viennent illuminer les grises journées hivernales.
Acheter local et français afin de réduire son impact environnemental. Aujourd’hui, nous sommes, pour la grande majorité, au courant des conditions des exploitations horticoles délocalisées dans des zones géographiques telles que l’Equateur et le Kenya. C’est une production intensive pour répondre à la demande mondiale et qui transite par le plus grand marché aux Pays-Bas. Acheter de la fleur française et locale c’est aussi soutenir nos producteurs et inciter à la relocalisation de la production.
les légumes « moches », on ne devrait plus faire la fine bouche sur une tige qui fait des vagues, un bouton qui n’est pas droit. Le végétal est un organisme à part entière, avec ses qualités et ses défauts qui font tout son charme. Il suffit d’un petit coup de pouce pour le révéler et le mettre en avant dans toute sa particularité. Poser un regard différent c’est ne plus faire de sélection pour ne plus gaspiller.


LES FLEURS DE SAISON : ETE
Quelles fleurs pour la saison estivale ?
Ail – Acanthe – Achilée – Agapanthe – Allium – Alstroemeria – Amarante – Ancholie – Anthurium – Asclepia – Astilbe – Astrance – Boule azurée – Bouvardia – Calla – Campanule – Célosie Chardon – Chèvrefeuille – Cosmos – Craspédia – Dahlia – Delphinium – Freesia – Genet – Giroflée – Gloriosa – Gypsophile – Hortensia – Hypericum – Jasmin – Immortelle – Lavande – Limonium – Lisianthus – Lotus – Lupin – Lys – Marguerite – Matricaire – Molucelle -Mufler – Nigelle – Oeillet – Ornithogalum – Pavot – Phlox – Pivoine – Pois de senteur – Rose -Scabieuse – Solidago – Statice – Tournesol – Véronique – Zinnia

Pavot
De son nom scientifique, le Papaver est une plante herbacée, à la grande fleur solitaire et très colorée. Elle apporte un style très champêtre et élégant dans une composition ou un bouquet.
Le coquelicot, que nous connaissons bien pour son ardente présence dans les champs, fait parti du genre papaver.
Nous connaissons également le pavot pour son utilisation dans d’autres domaines… selon ses graines ou son latex.